Compostelle 2010
15 juillet 2010 : après les feux d'artifice de la veille, nous nous apprêtons à partir pour Conques, à environ 200 km du Puy-en-Velay.
La cathédrale du Puy domine la ville. Nous assistons à la bénédiction des pèlerins à 7h00. Le prêtre n'est pas des plus joyeux contrairement à la religieuse qui nous fournira les crédentiales, passeports des pèlerins.
Nous sommes 15, amis et amis d'amis, à s'engager dans cette pérégrination, sans véritable but religieux mais sans aucun doute avec une approche spirituelle.
Charles-Arthur nous accompagne dans ce périple. Il fera la moitié des étapes, grâce au système de "voitures balais" mis en place pour d'autres pèlerins du groupe.
Nous partons sous la bénédiction de Saint-Jacques... et nous démarrons par une côte.
Il fait beau et chaud. La journée s'annonce belle jusqu'à Montbonnet, destination du jour.
Le lendemain, même topo : grand beau en direction de la Vallée de l'Allier. Que le chemin est beau !
En chemin, nous trouvons un petit escargot dessiné sur une pierre avec la devise du chemin : "ULTREÏA !", le "ï" en moins, mais l'intention est là : qui veut voyager loin ménage sa monture, qui va piano, va sano !
Avant Saint-Privat d'Allier, cette magnifique porte se dévoile au fond d'un petit vallon.
Juste avant midi, nous assistons, dans la Chapelle de Saint-Privat à une très belle répétition de chants basques pour un mariage. Un grand moment d'émotion qui décidément ne tombe pas au hasard sur ce chemin si riche en rencontres.
A la sortie de la Chapelle, nous croisons quelqu'un qui me dit vaguement quelquechose :
Un chanteur basque ????
A la pause déjeuner, nous nous réfugions dans la chapelle de Rochegude, superbe pic sur lequel subsistent les ruines d'une tour médiévale.
La pause d'impose avant la descente infernale vers Monastir... Minestrone... à non ! Monistrol sur Loire (notre géographe en titre a fini par trouver !).
Terrible pour les genoux !!!
D'autant que le lendemain matin, c'est la grande montée sur le plateau où l'on va cheminer quelques jours.
La belle montée se déroule sous des orgues basaltiques majestueux. Nous sommes encore en pays velave ... où coulait la lave !!!
L'équipe est motivée et est très heureuse d'arriver en haut !
Ce sera l'étape la plus longue ... la faute à l'accompagnateur qui s'est trompé de 4 km dans la localisation du gîte. Il paraît qu'il reste toujours 4 km à faire sur le chemin !!!
A l'étape, les jambes ayant suffisamment travaillé, c'est corvée de carottes (il paraît que c'est bon pour la peau ... et avec nos coups de soleil, ce sera bienvenu !).
Merci à Charles-Arthur (et aux autres bienfaiteurs) pour sa (leur) bonne volonté !
Soirée excellente au gîte : tartiflette de pays, apéro majestueux, salade de carottes !!! Que demande le peuple ?
Encore du grand beau en pays du Gévaudan !
A l'étape, nous profitons de la rivière pour nous rafraîchir les pieds et les mollets.
Et après de nouveaux efforts, l'Aubrac s'offre à nous.
Un désert minéral où quelques belles Aubrac paissent tranquillement, protégées il faut dire par de beaux spécimens mâles !
Le chemin est particulièrement beau sur ce plateau
A chaque fois, l'Aubrac procure sa magie tellurique : une force qui ressource ... enfin, je trouve !
L'Aubrac me fait penser à la "meseta" espagnole, entre Burgos et Leon. Le même sentiment d'immensité (en plus condensé). Là non plus, pas d'ombre, pas d'arbres... mais sur l'Aubrac, le minéral est plus présent et les éléments sont plus forts !
On se souviendra également du fabuleux aligot de la Ferme des Gentianes : une référence !!!
Le chemin se poursuit à travers l'Aubrac et on tente de trouver quelque bosquet (près de Nasbinals) pour faire le pique-nique.
Au bout du plateau, nous atteignons le point culminant de notre périple (1365 m). Après, ce sera la grande "descente" (très relative !) dans la Vallée du Lot.
A Aubrac, le groupe a trouvé ses marques : repos puis préparation du repas du soir. Nous avons fonctionné parfaitement sur le plan logistique : tout le monde a été super coopératif, indulgent (surtout vis-à-vis de l'accompagnateur, pas toujours au point !...).
Le lendemain, la pluie est au rendez-vous.
Je l'avoue maintenant, je l'avais demandée à Saint-Jacques dès le départ du Puy. J'avais déjà connu les grosses chaleurs de la Vallée du Lot et je savais que la pluie serait bienfaisante !
Même si, pour les appuis, il vaut mieux que le chemin soit sec !
On ne peut pas tout avoir ...
Arrivés à Saint-Chély après une grande descente,
des pansements aux pieds sont à refaire !
Sur le pont des pèlerins, pose photo du groupe presque au complet.
Comme depuis le départ, un noyau dur fait toute l'étape et les autres alternent les distances.
Le balisage a beau être très bien fait, Thibault préfère "assurer" et suivre la ligne (non, non, à cette heure-ci de la journée, il n'a pas bu !).
Nous n'aurons pas eu beaucoup d'asphalte sur le chemin, contrairement à l'Espagne ou d'autres tronçons français.
Nous arrivons dans la Vallée du Lot, les paysages changent :
Les siestes nous font beaucoup de bien.. surtout dans les pâtures mises spécialement à notre disposition : on savoure !
Arrivés à Saint-Côme d'Olt. Sur le moment, on est juste content d'arriver après une étape éprouvante, relevée par la rencontre avec Joseph, retraité qui fait le "traîne poubelles" pour les pèlerins en nous disant que c'est comme cela qu'il vit le mieux sa religion : au service des pèlerins (il en profite aussi pour "vendre" ses gîtes...).
On va très vite savourer le confort du couvent des Ursulines. Le vrai luxe. Le lendemain matin, départ sous la pluie, qui va ralentir notre progression jusqu'à Espalion : c'est aussi cela le chemin, prévoir mais savoir accepter l'imprévu !
Coquille Saint-Jacques dessinée sur le parvis de l'église de Saint-Côme :
En chemin avant Espalion, une petite ferme à "fort potentiel"...
A l'étape, au gîte d'Estaing, Charles-Arthur a repris ses fonctions de commis de cuisine. Bravo pour les oignons ! Ils donneront du goût au "boulghour - amandes - raisin - saucisse" du soir .. pas très local, mais très bon.
Au départ d'Estaing, de nouveau la pluie ... L'humidité a envahi la Vallée du Lot. Je me souviens qu'en 1999, alors que je faisais le chemin avec mon chien Olaf, celui-ci avait abandonné sous le poids de la chaleur à ce même endroit. Je l'avais alors porté sur mes épaules ... en plus du sac à dos !
Nous traversons des châtaigneraies magnifiques !
Et ce jusqu'à Golinhac où le gîte de Bellevue est confortable (je m'y écrase pour une sieste monumentale avant de plonger dans la piscine, un peu froide).
D'étranges pierres nous observent !
Et de gentils toutous nous accueillent dans les villages.
Je ne me rappelle plus de la race mais c'est du style : "oh toi qui es tranquillement en train de te baigner dans ta piscine, je vais te secourir... si, si ,si !!!".
Le lendemain, le groupe est sur la dernière ligne droite. Bizarre de se dire "on a parcouru 200 km et on continuerait bien, on a le rythme, les habitudes..."
Ca y est, Conques, terminus du périple. Bravo à tous et au revoir Conques, au revoir Saint-Jacques !!!